C’est un webinar exceptionnel qui a donné, le 28 mars, le coup d’envoi des travaux de la chaire, en présence de Béatrice Crona, directrice scientifique du Centre de Résilience de Stockholm. Elle a présenté l’outil de calcul d’impact « Earth System Impact ». Ce fut également l’occasion pour Véronique Blum, directrice scientifique de la chaire MAPMONDES, de présenter le programme de recherche de la chaire.
Mesurer les impacts des activités humaines sur les écosystèmes naturels : l’outil « Earth System Impact »
Le Centre de Résilience de Stockholm s’appuie sur le concept des limites planétaires pour construire un outil de mesure de l’impact des activités humaines sur les écosystèmes naturels. Baptisé « Earth System Impact » ou ESI, l’outil examine les effets combinés des systèmes climatiques, terrestres et hydriques afin d’évaluer les impacts environnementaux de l’entreprise à l’échelle d’un territoire. Son résultat met en évidence les activités favorisant la baisse des impacts négatifs sur l’environnement, ce qui en fait un outil de gestion responsable.
Le mécanisme de mesure a été élaboré à partir d’un modèle dynamique de la végétation mondiale combiné à des facteurs amplificateurs. Il prend en compte les interactions aggravant des impacts habituellement mesurés isolément. Le modèle produit un résultat sous forme de facteur, il s’agit d’un nombre indicateur de l’intensité de l’impact d’une activité. Comme tout outil de mesure d’impact, il est sensible à la disponibilité et la qualité des données qui, en augmentant, permettront d’affiner le modèle.
L’équipe de recherche du Centre de Résilience de Stockholm a testé ce nouvel outil sur le secteur minier, et en particulier sur les 5 plus grandes entreprises minières du monde (selon leur capitalisation boursière). Elle a constaté qu’au-delà des évaluations d’empreinte carbone traditionnelles, le score ESI montre les impacts non négligeables sur le sol et l’eau. Elle observe d’ailleurs que certaines activités à faible empreinte carbone peuvent avoir une forte empreinte sur l’eau ou l’utilisation des sols.
L’étude sur le secteur minier met également en évidence l’importance de la localisation des activités de ces entreprises : des activités similaires peuvent avoir des impacts très différents sur le système terrestre selon le territoire où elles sont installées, notamment parce que la végétation de la zone constitue un déterminant de leur impact. Ainsi, certaines régions jouent un rôle clé dans le cycle mondial de l’eau et du carbone.
Des travaux sur l’ESI, Béatrice Crona tire des enseignements clés pour aider à la prise de décisions dans les entreprises mais aussi pour les investisseurs (fonds de pension, compagnies d’assurance…) ou les décideurs politiques.
- Plus d’info également sur le site du Centre de Résilience de Stockholm.
Chaire Mapmondes : 5 projets de recherche programmés sur quatre ans
La chaire de recherche MAPMONDES mène des travaux pour accompagner les acteurs du secteur financier dans leur adaptation à la transition écologique et aux réglementations de durabilité. Elle a établi un programme de travail pluriannuel, échelonné sur quatre ans, autour de 3 axes et dans une démarche de diffusion et de vulgarisation de ses travaux de recherche. Toutes les publications de la chaire seront ainsi accessibles sans restriction (open source).
1er axe - Etat des lieux : recensement des outils, observations des pratiques
Cette partie se décline en trois projets :
- une étude sur les initiatives durables engagées par les acteurs de l’assurance : cette étude « Assurance et post-croissance : comment protéger à l’aune des limites planétaires ? », est réalisée en partenariat par Prophil et la fondation SeaBird Impact, avec le soutien de partenaires financiers (Matmut, Maif, Groupama, Tikehau Capital et Axa Climate). Elle sera présentée le 18 juin à la BNF François Mitterrand.
- un deuxième projet orienté sur les méthodes, outils et sources de mesure extra-financière : il s’agit de créer une plateforme d’aide à la production d’informations durables recensant et qualifiant les méthodes, outils et cadres de reporting de durabilité et des sources d’information disponibles. On y retrouvera aussi bien les grands référentiels normatifs tels que la CSRD ou le GRI par exemple, ainsi que des outils et méthodes développés par le secteur privé afin de mesurer l’empreinte carbone, biodiversité ou hydrologique des acteurs économiques.
- un troisième projet sur les pratiques sectorielles et les controverses, produira une grille d’analyse des pratiques de communication de durabilité et des impacts ESG.
2ème axe – Diagnostic de responsabilité : labellisation et réponses aux controverses
Dans l’optique de créer un label Assurance responsable, la chaire prévoit de mener une étude exploratoire sur la conception d’un référentiel commun aux organismes d’assurance pour apprécier l’impact ESG d’un produit d’assurance.
3ème axe – Gestion à long terme des actions de durabilité
Ce dernier axe porte sur les conditions d’applicabilité d’une comptabilité multi-capitaux et sur ses enjeux pour le secteur financier.
Pour plus de détail sur le programme de recherche de la chaire, visionnez le replay (sur Youtube)
Initiée par la fondation actionnaire SeaBird Impact, partenaire fondateur, la chaire MAPMONDES est hébergée par la Fondation du risque et l’Institut Louis Bachelier. A ce jour, elle reçoit le soutien de deux partenaires économiques : SeaBird Impact et la Maif. Elle réunit également des partenaires académiques : la chaire Double Matérialité (Fondation du risque et Institut Louis Bachelier) et le Centre de Résilience de Stockholm.
La chaire est ouverte à la participation d’autres partenaires académiques ou mécènes et à d’éventuels projets qu’ils souhaiteraient développer en lien avec l’objet de la chaire « Secteur Financier : Mesurer autrement pour un monde durable et soutenable. »
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site SeaBird Impact
Pour tout souhait d’échange vous pouvez contacter :