#Actuariat #Modélisation #Risque climatique

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Edito

Garder l’ambition de l’assurabilité

La prise en compte des risques de durabilité s’impose aujourd’hui aux acteurs de l’assurance sous l’impulsion de la réglementation mais aussi des évolutions climatiques que nous pouvons d’ores et déjà observer. La sinistralité exceptionnelle qu’a subi la France en 2022 en témoigne : les modèles classiques de sinistralité ne sont et ne seront plus adaptés. Ils ne permettront plus de réaliser des projections pertinentes. Plus frappant encore : plusieurs assureurs ont décidé aux Etats-Unis de ne plus accepter la souscription de nouveaux contrats en Floride ou en Californie, en raison d’un risque trop élevé.

Dès lors, l’enjeu n’est plus seulement réglementaire ou prudentiel. Si la question de la modélisation et de l’estimation des coûts croissants sur certains risques est nécessaire, la problématique à laquelle nos sociétés sont confrontées est bien celle de la pérennité du mécanisme d’assurance. Car les évolutions, notamment climatiques, d’ores et déjà constatées, remettent en cause les hypothèses d’indépendance (entre les assurés, les zones, dans le temps) qui sont sous-jacentes à la mutualisation et donc à l’assurance. Il est bien question de risque assurable, avec les conséquences majeures que pourrait avoir une perte d’assurabilité sur les activités humaines et économiques.

La capacité à prévoir est plus que jamais indispensable, même si elle est plus difficile. Elle peut jouer un rôle majeur en matière de prévention, d’adaptation des dispositifs en place tels que le régime français des catastrophes naturelles. Elle peut aussi servir de levier entre les mains des assureurs pour orienter leurs investissements vers la transition et inciter les acteurs économiques (entreprises, collectivités, Etats ou individus) à faire évoluer leurs comportements en vue de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.

Comment enrichir et faire évoluer les modèles, avec quelles données et sur quels scénarios ? C’est l’objet de ce guide, dans une approche pragmatique, avec des illustrations chiffrées et l’ambition de nourrir les réflexions et les travaux en cours

 

Sommaire

Introduction

PARTIE 1 – QUELS SCÉNARIOS ET QUELLES MÉTRIQUES CHOISIR ?

  • Quels scénarios physiques retenir ?
  • Mettre en cohérence risque de transition et risque physique
  • Mesurer l’impact du risque de durabilité sur le bilan S2
  • Choisir un horizon de projection

PARTIE 2 – VISION PROSPECTIVE DU RISQUE – QUELQUES ILLUSTRATIONS

  • Risques physiques au passif – Intégration d’un nouveau péril matériel
    dans le calcul du besoin global de solvabilité (BGS)
  • Risques physiques au passif – Révision des corrélations
    entre périls sur le court terme
  • Risque de transition à l’actif – L’usage de l’outil PACTA
  • Risque de transition à l’actif – Appréhender le risque de spread souverain

Conclusion